L’éclairage dans les établissements sanitaires et médico-sociaux représente une des opérations de rénovation énergétique les plus rentables, à très court terme et durablement. Un projet d’éclairage doit être conçu pour choisir les bonnes solutions.
À l’heure où les établissements sanitaires et médico-sociaux doivent réduire leurs consommations d’énergie, chaque poste a son importance. Celui de l’éclairage ne doit pas être négligé. « Moderniser l’éclairage, l’associer à des automatismes de détection de présence et d’asservissement à la lumière du jour, c’est au minimum en diviser par deux la consommation, soit réduire immédiatement de 10% sa facture électrique globale« , estime Philippe Pelletier, président du plan bâtiment durable depuis 2009, dans le guide Rénover l’éclairage des bâtiments tertiaires. Publié en juillet 2020 par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’ouvrage présente les informations techniques, réglementaires, ergonomiques et économiques utiles pour programmer et réussir la rénovation de l’éclairage d’un bâtiment.
Élaborer un projet d’éclairage
D’autant plus pour les établissements sanitaires et médico-sociaux qui accueillent du public en continu, la modernisation de l’éclairage « s’avère une des opérations de rénovation énergétique les plus rentables, à très court terme, et durablement« . L’Ademe estime que la réduction des consommations électriques dues à l’éclairage dépasse fréquemment 50%. Pour réussir cette rénovation, qui présente aussi des bénéfices en termes d’ergonomie et de bien-être, le projet d’éclairage est un incontournable avec quatre étapes à respecter : le diagnostic, l’élaboration du projet, la dépose et la gestion du recyclage de l’ancien matériel, l’installation de la solution retenue et la réception du chantier.
Le maître d’ouvrage doit ainsi d’abord définir un diagnostic et un cahier des charges, puis le projeteur élabore la ou les solutions d’éclairage possibles ainsi qu’un plan de maintenance. Pour cette partie, l’écoconception des produits est un sujet important. Dans le secteur de l’éclairage, « les règles spécifiques d’élaboration des analyses de cycle de vie (ACV) avec certification tierce partie publiées en 2018 permettent désormais d’évaluer au mieux l’impact environnemental des luminaires« . Les établissements peuvent notamment s’appuyer sur le programme Pep (Profil environnemental produit) écopasseport pour évaluer cet impact.
Prévoir le recyclage des luminaires
Le développement durable a également sa place dans la troisième étape du projet d’éclairage. Il revient en effet à l’installateur de mettre en œuvre le nouvel équipement et de déposer l’ancien matériel via le dispositif organisé par l’éco-organisme agréé Ecosystem. Les déchets d’équipements électriques ou électroniques « nécessitent une attention particulière de la part du maître d’ouvrage« , note l’Ademe. Celui-ci doit s’assurer, dès le stade du référencement ou des appels d’offres, que les candidats seront à même de répondre aux obligations de prise en charge des déchets issus de leurs prestations. Ecosystem, financé grâce à l’écocontribution des fabricants ou importateurs, propose différents dispositifs : enlèvements récurrents sur site, déstockage ponctuel sur les chantiers, reprise sur point d’apport volontaire…
Ne pas négliger les coûts d’exploitation et de maintenance
L’Ademe propose un outil de calcul du coût global du projet, comprenant la somme des coûts d’investissement, d’exploitation et de maintenance d’un équipement calculée sur la durée de son utilisation prévisionnelle. Un tableau qui permet d’évaluer et de comparer le coût global de son installation d’éclairage actuelle avec celui d’un projet de rénovation. Différentes aides à l’investissement existent : les certificats d’économies d’énergie (CEE,
aide qu’il est possible de calculer sur le site du Syndicat de l’éclairage) ; le prêt Éco-énergie pour financer le matériel éligible aux CEE et les dépenses liées au projet d’efficience ; les financements bancaires et tiers financements ; et la location de l’éclairage longue durée.
Des actions simples et efficaces
Dans le guide et sur son site, l’Ademe donne des pistes d’actions aux hôpitaux et cliniques pour agir sur leurs consommations en énergie. Parmi les solutions les plus simples et moins coûteuses, l’agence préconise de remplacer les lampes à incandescence par des lampes basse consommation (ou fluocompactes) et d’installer des détecteurs de luminosité. Ces derniers permettent « un ajustement en temps réel du niveau d’éclairement de la zone en tenant compte de la lumière naturelle« . Les niveaux d’éclairage doivent cependant respecter les minimums réglementaires. Autres mesures efficaces : mettre en place un système de gestion de l’éclairage sur les locaux d’occupation intermittente, concevoir des puits de lumière afin de bénéficier des apports de lumière naturelle…
L’Ademe recommande par ailleurs de remplacer les ballasts ferromagnétiques par des ballasts électroniques, qui permettent une diminution des pertes internes de 50%. « En couplant cette solution avec les tubes T5, un gain de 20% sur les consommations d’éclairage est envisageable« , note l’agence. À noter : à partir de septembre 2023, les tubes fluorescents T5 et T8, lampes fluorescentes compactes, seront interdits. Les tubes Led T5 et T8 représentent une bonne alternative écologique et économique. Autre conseil de l’Ademe : diviser les zones d’éclairage par sections afin d’éclairer selon le besoin, par exemple pour éteindre la nuit certains espaces comme les parkings et maintenir un éclairage sur les circulations. Les éclairages extérieurs peuvent d’ailleurs bénéficier du placement de luminaires à vapeur de sodium, une installation qui « réduit de 15% les consommations électriques des éclairages » et auxquelles il est possible d’associer des cellules crépusculaires pour un éclairage automatique à la tombée de la nuit.