Plusieurs projets d’envergure ont connu des avancées en fin d’année. C’est avant tout le cas au CHU de Grenoble avec un chantier dépassant les 300 M€. Les CH d’Arles, Chambéry, Mulhouse et Redon ou encore Ramsay Santé à Dijon sont aussi concernés.
Auvergne-Rhône-Alpes
Un bâtiment qui vise à répondre aux défis actuels et futurs de la médecine mais aussi à l’attractivité des professionnels et au confort des patients. Le CHU Grenoble-Alpes (Isère) a présenté le 12 décembre les grandes lignes d’un vaste projet immobilier. Ce plan de modernisation de son site principal, l’hôpital Michallon, doit s’achever en 2035 pour un coût hors taxe estimé du chantier proche des 300 millions d’euros (M€). Quatre phases sont programmées avec à terme des activités réorganisées autour de cinq instituts dans le prolongement du projet d’établissement.
En déplacement au CH Métropole-Savoie à Chambéry (Savoie) le 30 novembre, la directrice générale de l’ARS, Cécile Courrèges, a confirmé le soutien de l’agence au projet de reconstruction du site d’Aix-les-Bains sur un lieu unique à Grésy-sur-Aix. Il regroupera les activités de médecine et de chirurgie. L’intégration des activités sanitaires complètera le projet de reconstruction des Ehpad porté avec le département. Pour l’heure, 3 M€ sont déjà actés pour ce volet médico-social.
Bourgogne-Franche-Comté
Les travaux ont déjà bien commencé mais la première pierre n’a été posée que le 7 décembre. Le futur Centre de cancérologie et d’imagerie médicale de Dijon (Côte-d’Or) ouvrira ses portes au nord de la ville à l’automne 2025 près de l’Hôpital privé Dijon-Bourgogne du groupe Ramsay Santé. Ce site réunira l’Institut de cancérologie de Bourgogne et le centre de médecine nucléaire du Parc, respectivement premier acteur de santé régional spécialisé en oncologie-radiothérapie et son pendant pour la médecine nucléaire diagnostique. Coût : 14,6 M€.
Bretagne
Changement de cap pour le projet de reconstruction du CH intercommunal de Redon-Carentoir (Ille-et-Vilaine), à tout le moins de son site principal à Redon ? Le Conseil national de l’investissement en santé écarte tout nouvel hôpital, le scénario jusqu’alors privilégié, pour un projet de rénovation-extension plus mesuré. Ce chantier s’avère en effet plus viable d’un point de vue technique, financier et environnemental. Il ferait économiser 30 M€ tout en préservant intégralement le projet médico-soignant. La construction neuve couvrirait 5 800 m2 et accueillerait 116 lits.
Corse
Le projet d’un nouveau CH de Bastia (Haute-Corse), dans la perspective d’une modernisation annoncée de longue date, semble se préciser. Un nouveau scénario serait actuellement étudié. Agnès Firmin-Le Bodo, alors ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, l’a fait savoir fin novembre, évoquant à l’Assemblée nationale « un projet immobilier capable de répondre aux besoins de l’établissement mais aussi de régler les difficultés que les hypothèses étudiées jusque-là ne résolvaient pas« .
Grand-Est
Avec un investissement de 36 M€, le Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (Collectivité européenne d’Alsace) prévoit la construction d’un nouveau bâtiment pour ses services d’urgences et de soins critiques. Il sera construit et relié dans le prolongement de l’hôpital Émile-Muller 1. Les urgences, le centre de soins non programmés et l’unité médico-judiciaire seront installés au rez-de-chaussée, au-dessus de la structure mobile d’urgence et de réanimation (Smur). La réanimation (30 lits) et les soins intensifs (24 lits) auront chacun leur propre étage.
Hauts-de-France
Le CHU d’Amiens (Somme) a signé le 6 décembre avec l’établissement public foncier Hauts-de-France deux actes. L’un concerne la vente d’une partie du site nord et le second la promesse de vente d’une autre partie de l’emprise foncière. La vente de 3,5 M€ cible une parcelle de 3,5 hectares : la Bibliothèque national de France compte y bâtir un centre de conservation pour ses collections ainsi qu’un conservatoire national de la presse. La promesse de vente s’élève quant à elle à 8,5 M€ pour 8,5 hectares avec un projet mixte de logements et d’activités tertiaires.
Île-de-France
Le 1er décembre, l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a inauguré les nouvelles urgences adultes de l’hôpital Louis-Mourier à Colombes (Hauts-de-Seine). Cette opération de rénovation-extension a coûté 3,3 M€. Elle a été effectuée en deux phases, l’une achevée en septembre 2021, l’autre en novembre dernier. À la clé, une extension de 386 m2 pour individualiser le circuit ambulatoire du conventionnel, la création d’une zone de surveillance de très courte durée avec six emplacements, un nombre de box augmenté, une salle de déchocage triplée dans ses surfaces, etc.
Par ailleurs, l’AP-HP a retenu une filiale du groupe bancaire Crédit agricole, en l’occurrence Crédit agricole immobilier corporate et promotion, pour assurer la gestion administrative, locative, comptable et technique de son parc non hospitalier. Cela représente plus de 3 400 logements et près de 200 locaux commerciaux et professionnels. À charge pour ce dernier de piloter les travaux de remise en état et en conformité des logements, ainsi que les travaux plus lourds d’investissement.
Dans un an, en janvier 2025, l’Institut Curie disposera d’un douzième accélérateur de particules, en l’occurrence un appareil présenté par le centre de lutte contre le cancer francilien comme étant « le plus perfectionné du moment« . Il s’agit d’un IRM-Linac Unity produit par la firme Elekta. Les travaux d’installation ont commencé sur le site du Centre René-Huguenin à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). L’investissement approche les 10 M€.
La Réunion
Mi-décembre, le CHU de La Réunion a inauguré sur son site de Saint-Pierre le nouveau caisson hyperbare du service de médecine hyperbare, plaies et cicatrisation. Pour l’occasion, ce dernier a été entièrement modernisé et couvre désormais 460 m2. Organisé de façon linéaire, le caisson compte deux chambres multiplaces à fond plat et, intercalé entre elles, un sas d’entrée-sortie. Il est en capacité d’accueillir huit patients en simultané et un accompagnant. Les postes peuvent fonctionner de manière indépendante en pression et durée de compression. Le coût s’élève à 2,7 M€.
Sous direction commune avec le CHU, le groupe hospitalier Est-Réunion à Saint-Benoît a modernisé et agrandi sa maison des usagers, ouverte en 2013 dans le hall d’accueil. La subvention de 50 000 euros accordée à l’établissement a permis de financer ces travaux d’amélioration du confort et des conditions d’accueil. Ils ont permis l’ajout de deux nouveaux espaces : une terrasse de 13,5 m2 et une grande pièce de vie de près de 35 m2 divisée en plusieurs « coins » thématiques comme la cuisine, l’espace de travail ou le salon dédié aux groupes de parole.
Normandie
Le CH de Lisieux (Calvados) a annoncé mi-décembre l’ouverture du bâtiment d’extension de ses urgences. L’achèvement d’une opération de 6,3 M€ qui offre en retour une amélioration des conditions de travail des professionnels médicaux et paramédicaux avec davantage d’ergonomie, d’espaces de travail, des bureaux médicaux et une salle de staff. Ce nouvel espace de 530 m2 offre un meilleur éclairage naturel et se veut la première partie de la réorganisation du service puisque la rénovation des anciens espaces, d’une surface de 500 m2, est toujours en cours.
Nouvelle-Aquitaine
Le 18 décembre, le CH d’Arcachon (Gironde) a inauguré son nouveau bâtiment dédié aux consultations externes. Le projet, réalisé en conception-réalisation par l’entreprise Etchart construction en onze mois a été livré avec plus de deux mois d’avance et ouvre ses portes ce 2 janvier. Ce plan, dont l’investissement s’élève à 6 M€, a été autofinancé par l’établissement. Le bâtiment de 2 000 m2 accueille trente salles de consultations autour de cinq secteurs identifiés : médecine, chirurgie-anesthésie, gynécologie-obstétrique, pédiatrie et nutrition-addictologie.
Pays de la Loire
Le CH de Laval (Mayenne) a inauguré le 30 novembre son nouveau campus santé, situé dans les locaux du bâtiment du Rocher-fleuri libérés après le déménagement de l’Ehpad. Avec ses 47 places dans un premier temps, ce lieu permet de regrouper l’hébergement des internes. Le projet a nécessité plusieurs mois de travaux de réhabilitation. L’édifice comporte 35 chambres individuelles et 6 appartements T2, ainsi que des espaces de vie partagés comme un réfectoire. À terme, sa capacité sera portée à 80 places. L’investissement s’élève à 1,71 M€.
Provence-Alpes-Côte d’Azur
L’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur a confirmé le 22 décembre son soutien au CH d’Arles (Bouches-du-Rhône) en contribuant désormais à hauteur de plus de 28 M€ aux travaux de modernisation de l’hôpital. Le chantier doit débuter cette année et durer vingt-quatre mois. Le projet représente un coût global de 37,7 M€. Au programme : l’extension des soins critiques, la modernisation du laboratoire, l’extension-rénovation du bloc opératoire, la création de deux unités de chirurgie ambulatoire, la construction d’une maison des consultations, etc.
Mi-décembre, le groupe Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve a lancé un nouveau projet de centre privé à but non lucratif dédié à la fin de vie avec la pose de la première pierre de la future maison des soins palliatifs d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Ce lieu consacré à la fin de vie doit ouvrir dans un an. D’une surface de 1 400 m2 environ, avec 850 m2 d’espaces verts, il comptera vingt lits, une salle commune de restauration et une salle de balnéothérapie. Un salon des familles, un lieu de recueillement et un funérarium sont aussi prévus.