Les nouveaux marchés publics sont nombreux à être notifiés à la hausse depuis début 2024

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 13/09/2024 par Caroline Cordier
Article Hospimedia

Depuis le début de l’année, les hôpitaux sont moins sollicités par les fournisseurs pour des hausses de prix. Les nouveaux marchés notifiés présentent cependant des prix plus élevés que l’année passée, sur tous les segments d’achats, analyse Uniha.

Le groupement d’achat des hôpitaux publics Uniha s’est appuyé sur ses plus de 1 400 adhérents pour analyser les tendances économiques de janvier à juin 2024. Dans une note de conjoncture publiée le 10 septembre, il décrit des demandes exceptionnelles de hausses de prix de la part des fournisseurs qui se sont « amenuisées » début 2024 (à télécharger ci-dessous). Le taux d’inflation annuel a par ailleurs fortement baissé en juin dernier pour s’établir à 2,5%. Cependant, les nouveaux marchés sont nombreux à être « notifiés à la hausse par rapport aux prix des contrats précédents » et cela « tous segments d’achat confondus » sur le premier semestre. Uniha y voit plusieurs causes principales : les coûts de l’énergie et de la main d’œuvre toujours élevés, ainsi que des prix qui restaient en deçà du marché actuel. Les marchés d’assurances ont également subi des augmentations souvent supérieures à 7%.

Le groupement prévoit une stabilité des prix dans les mois à venir. Les acheteurs parviennent en effet à les contenir dans le cadre de clauses de révision de prix maîtrisées, « avec la possibilité de capter des baisses comme cela est le cas sur les produits courants à usage unique« , par exemple les essuie-mains (-11 à -13%). Du côté du transport, l’incertitude plane en matière de délais de livraison comme de coûts, notamment pour les produits fabriqués en Asie en raison des conflits en mer Rouge. En France et en Europe, fluctuations du carburant, transition énergétique des flottes de véhicules et augmentation des coûts de main-d’œuvre continuent de peser sur les prix.

Alimentation et mobilité sont concernées

La note de conjoncture est complétée par une revue exhaustive de tous les segments d’achat, sur la base d’une analyse empirique des données constatées par les acheteurs dans le suivi d’exécution des marchés. Concernant l’alimentation, la revalorisation du lait, les augmentations visant le gazole et l’énergie ainsi que l’intégration des coûts de traitement des déchets dans celui des emballages ont fait augmenter les prix. « La maîtrise de la dépense des frais de restauration passe par une optimisation du panel de produits consommés« , indique Uniha. En termes de viande, il recommande par exemple aux hôpitaux de varier le plus possible les menus en privilégiant notamment la consommation des découpes de dinde, de pintade et de canard. Concernant la mobilité, la disponibilité des pièces détachées a des conséquences sur les prix et les délais. La dépense pourrait cependant se réduire à moyen terme grâce aux incitations réglementaires portant sur la transition écologique et aux nouveaux systèmes informatiques de gestion de flotte, après des investissements initiaux nécessaires.

Une baisse des prix de l’énergie

La baisse des prix des achats d’électricité et de gaz est quant à elle confirmée pour 2025 avec une diminution respective de 15% et 3% par rapport aux contrats Uniha de 2024. Le secteur hospitalier devra aussi se préparer à l’avenir, note le groupement, notamment à la disparition prévue de l’accès régulé à l’énergie nucléaire historique au 1er janvier 2026. Cette mesure « sera susceptible d’avoir des conséquences financières lourdes sur les budgets électricité« .

L’attractivité des marchés publics, un sujet préoccupant

Si les tensions d’approvisionnement restent importantes avec une augmentation de 30% du nombre d’épisodes par rapport à 2023, « les coûts des médicaments sont globalement maîtrisés avec un équilibre fragile entre les baisses de prix liées aux brevets et les demandes de hausses exceptionnelles de certains industriels« . Sur le volet produits de santé, la nouvelle réglementation européenne du dispositif médical — qui amenuise la concurrence — s’ajoute aux hausses par rapport au prix des marchés précédents et aux incertitudes de transport en provenance d’Asie. Pour le marché des pansements par exemple, des hausses sont attendues en 2025 en raison de « l’augmentation des coûts de production » et de celle du tarif des matières premières, explique le groupement. La situation est plus contrastée concernant les fournitures d’équipements informatiques et de haute technologie médicale. Les prix sont globalement plus élevés pour les nouveaux marchés mais certains industriels repositionnent à la baisse certains produits en vue d’une meilleure commercialisation.

Enfin, l’attractivité des marchés publics hospitaliers est « un sujet de préoccupation constant » des acheteurs, au moment où l’offre s’amenuise et où les entreprises choisissent leurs appels d’offres, surtout pour la filière énergie ou les prestations « pour lesquelles la main-d’œuvre se fait rare » comme le bionettoyage. Pour générer une meilleure performance achat, des progrès restent à faire sur l’amélioration des délais de paiement et la visibilité sur les consommations des établissements donnée aux opérateurs économiques de santé, conclut Uniha.

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